dimanche 20 novembre 2016
ASSEMBLEE GENERALE 2017.
ASSEMBLEE GENERALE 2016 DE RESGEND
Cette belle réunion de cohésion, d’informations, d’échanges
et de camaraderie s’est tenue hier samedi 19 Novembre à la DGGN (Direction
générale de la gendarmerie nationale).
Elle fut honorée par la présence des autorités et
personnalités suivantes :
_Général LIZUREY,
directeur général
_Général COROIR, commandant des réserves,
_Général STRUB, commandant en second la RGIF (région de
gendarmerie d’Ile de France)
_Général PONCELIN du RAUCOURT, secrétaire général de la
Garde nationale,
_Général (2s) JACQUET, ex-inspecteur général des armées-gendarmerie,
_Général (2s) CHOPIN,
représentant l’AGPM (association générale de prévoyance militaire)
_Colonel BOURRET, représentant le général VECHAMBRE, IGAG
(Inspecteur général des armées-gendarmerie)
Plus un invité passionnant : le colonel britannique
BORNEMAN, attaché de défense de l’ambassade de Grande-Bretagne.
Etaient également présents des camarades de la police
autrichienne et de la gendarmerie suisse.
Après un temps de silence à la mémoire des gendarmes morts
en service, le colonel (h) SOBOL, président
de RESGEND esquissa le rapport moral :
RESGEND se porte bien, les effectifs croissent de manière
régulière : 1170 adhésions enregistrées à ce jour.
L’ancrage dans le paysage gendarmerie se poursuit avec la signature
de la charte des associations, l’ intégration dans l’Entente des associations,
le partenariat réserve citoyenne. Le soutien financier aux enfants de notre
camarade Lionel PILLOT se poursuit.
« Bleu Défense », la revue de RESGEND est envoyée
aux décideurs politiques (députés, sénateurs…) en plus des adhérents et unités et
contribue donc à la connaissance de l’Arme. Ses colonnes sont ouvertes à tous
les adhérents qui ont la liberté de proposer un ou des articles au comité de
rédaction.
Les drames de Viry-Chatillon et de Magnanville sont
également évoqués, concrétisant (en plus des attentats de masse) l’état de
guerre que subit notre pays.
C’est donc devant une salle bien remplie et attentive que le
général COROIR inaugura la série d’exposés.
« Le drame du 14 Juillet à Nice a constitué un
basculement. Il a engendré une prise de conscience : la seule marge de
manœuvre disponible est la réserve de la gendarmerie. Nous sommes passés en une
semaine de 2000 réservistes par jour sur le terrain à 3000 et pris la décision
en urgence de former 500 jeunes en Août à Beynes, Tulle, Montluçon.
Pourquoi changer la délégation aux réserves en commandement
des réserves ? Parce que celui-ci aura deux fonctions :
_En cas de crise, il « prendra la main » pour
organiser des manœuvres au plan national
_De même, pour organiser rapidement des formations, comme il
l’a fait en Août avec le renfort d’officiers de l’IGAG.
L’objectif est de 40.000 réservistes fin 2018, donc il nous
faut recruter et former. Il a été nécessaire de recourir à la RO2 (anciens de
l’Arme). Le budget l’a permis. Plus de
1000 personnels nous ont ainsi rejoints. Rappelons que la RO2 représente 28000
personnels disponibles durant 5 ans. Ont été sollicités ceux qui avaient quitté
depuis moins de deux ans pour un souci de validité de visite médicale, le
service de santé ne peut actuellement répondre aux besoins.
Cette montée en puissance va se poursuivre, nous avons les
candidats.
L’objectif de la Garde nationale est de 85000 personnels
(40000 gendarmerie, 40000 armées, 5000 police).
La nouvelle formation de quatre semaines conduisant à l’APJA
n’a pas nui au recrutement.
Les régions n’ont pas toujours la capacité logistique
nécessaire à cette formation. L’objectif
pour 2017 est de 5000. Les centres de formation sont remplis mais Beynes
peut encore fournir des places.
Cette formation est le meilleur compromis que l’on pouvait
trouver. Le programme a été bâti en fonction. De même, la formation des
sous-officiers d’active a été ramenée à huit mois. Nécessité fait loi.
Dans les unités a lieu un suivi, une formation
complémentaire, ainsi que du tir (deux tirs de 30 cartouches).
Les interrogations concernant la formation des
réservistes étaient attractivité et
« supportabilité ». Les candidats sont cependant venus. La sélection
a été renforcée, avec des « filtres » supplémentaires pour éviter les
« infiltrations ». 92% des élèves ont été brevetés.
La protection sociale : les réservistes sont de plus en
plus exposés. En Décembre 2015 a été mis en place un référent par région
(officier de la réserve opérationnelle volontaire). Ils seront réunis le mois
prochain. Les dossiers sont traités immédiatement.
Les SGAMI (secrétariat général pour l’administration du
ministère de l’Intérieur) ont parfois été longs à réagir. Certains se disent à
court d’argent, d’autres déclarent ne pas connaître le problème.
Equipement : l’objectif est que tous les réservistes
soient équipés d’un GPB (gilet pare-balles) individuel. Problème : tout le
monde (armées, police) en commande, ce qui allonge les délais.
Paiement des missions : soumis à deux
validations : commandant de brigade et groupement, ce qui parfois créée
localement des délais. Des difficultés peuvent apparaître suivant les
groupements. Il est prévu à terme de créer, à l’image de l’active, un
bulletin de solde pour les réservistes.
Réserve citoyenne : pas de tenue, les textes n’en
prévoient pas.
Mutations entre régions : c’est déjà le cas pour des
« prêts » d’effectifs.
En cas de départ d’une région pour installation dans une
autre : des directives ont été données pour accélérer le processus.
Il a été décidé pour simplifier l’accès à la réserve que les
GAV (gendarmes adjoints volontaires) qui quittent conservent leur paquetage
s’ils souscrivent un ESR.
La carte professionnelle électronique est arrivée partout.
La tenue : on progresse. Il est même prévu d’élargir
« Vetigend » à la réserve.
Il faut savoir que entre 15% et 20% des élèves
sous-officiers d’active viennent de la réserve.
Après la remise au général
COROIR d’un souvenir par le gendarme suisse, le général STRUB,
commandant en second la région de gendarmerie d’Ile de France prend la
parole :
Lorsque je suis entré en gendarmerie, on reconnaissait un
réserviste à ses rangers et son treillis obsolète. Désormais, on ne les
reconnaît plus des actives. L’intégration est faite et réussie.
Pour la RGIF, l’objectif (TERO) est de 1489, mais
réalisé : 1635. Le budget initial était de 1,5 millions, porté à 3,8. Nous
avons 120 réservistes par jour sur le terrain, soit l’équivalent de deux escadrons.
La répartition géographique est la suivante :
77 (Seine et marne) : 300
78 et 95 : 350
91 : 420
SAPJ (section d’appui judiciaire) : 70
EM ( état-major) : 60
DGGN : 75.
Ils sont employés à tous les renforts et services, y compris
SNCF, euro 2016, COP21…
On a quelques emplois en pelotons constitués, mais pas
assez. On va continuer. Ainsi seront engagés des pelotons sur le réseau RER.
Garde républicaine : les réservistes ont été à l’époque
reversés au GGIP (groupement interdépartemental de Paris, qui regroupait la
« petite couronne ». Ils ont été repris en grande couronne, ce qui a
généré une « évaporation». Nous en avons fourni à la Garde, notamment pour
les journées du patrimoine. On va recréer une réserve de 300 personnels à la
Garde, les volontaires sont actuellement
sollicités.
Après la remise par le colonel (h) SOBOL, président de
Resgend, d’une plaque souvenir exlatant l’esprit des « Free french »
(Français libres de 1940) qui règne à Resgend,e colonel BORNEMAN, attaché de
défense de l’ambassade de Grande Bretagne, prend maintenant la parole :
Pour faire face aux défis, il faut du nombre, de la
« masse ». Autrefois on privilégiait les chars, les avions, les
ordinateurs… aujourd’hui il faut des soldats. La quantité est déjà une qualité.
Il faut des actifs plus des réservistes. Il faut des
« savoir-faire ». Il faut des gens que l’on peut pazyer quand on les
emploie. Finalement, en plus on garde avec la réserve des liens très forts avec
la société, car il n’y a plus de service national depuis 1963. Les employeurs
n’ont pas le vécu de la vie militaire. On ne voit pas comme en France de
militaires dans les rues, ce qui conduit chez nous à dire « les soldats
sont dans la rue, la situation est sérieuse ».
Depuis 2003, 29765 réservistes ont été déployés, et 24 sont
morts en service.
Quelques exemples :
Regular réserve payés
Fire (pompiers 44000 18000 yes
Police 125000 20000 no (en
majorité)
Medical 1,2
M 178000 yes, si
connectés au NHS
RNLI 0 31500 no, tous
bénévoles
(il s’agit de
l’équivalent de notre SNSM, sauveteurs en mer)
Il existe une forte tradition de « donner au
pays ». L’organisation consiste soit en régiments totalement de
réservistes, soit mixte avec active. La plupart sont jumelés avec un régiment
d’active.
La cible est de 30000 réservistes entraînés pour l’armée de
terre en Avril 2019. C’est un défi. Il va falloir les recruter et… les garder.
Le problème est de convaincre de nous rejoindre une partie de la société qui
n’est actuellement pas attirée.
Maintenant prend la parole le général PONCELIN de
RAUCOURT :
J’ai pu vois la force de l’engagement de tous : actifs,
réservistes, etc.
Je suis secrétaire général de la Garde nationale et du CSRM. La Garde nationale est composée de deux
« piliers » : défense et intérieur. Je suis tête de chaîne du
pilier « Défense ». J’atteste
de l’extraordinaire dynamisme des réservistes.
Pour la gendarmerie, l’année 2015 a été une année
d’inflexion. Malgré une baisse des effectifs « réserves » de
3%, l’activité a été augmentée de 19%, soit 20,6 jours par réserviste.
L’année 2016 est celle de l’accélération. On observe d’abord
une augmentation de 4% des effectifs et de plus en plus d’emplois chaque jour
sur le terrain. Il y a effectivement un « avant » et un
« après » les attentats. La réserve a retrouvé un sens et un élan. La
création de la Garde nationale est une opportunité pour le pays. Elle va
permettre de pérenniser la dynamique. Cela a été une réponse (16 11 2015) à ces
attentats . Il fallait marquer cette création. C’est aussi une réponse à
l’attente de nos concitoyens. Les jeunes viennent pour donner, servir. Il faut
pouvoir répondre à leurs attentes. La réserve répond à un besoin de cohésion,
de résilience. La gendarmerie marque un changement dans la réserve, plus employée,
plus jeune, pleinement intégrée à l’active. Nouvelle ambition : après
l’effondrement des budgets en 2008, d’où baisse des effectifs, la Garde
nationale correspond à une remontée très importante. Ceci va se traduire par
cent millions d’euros de budget en plus en 2017, qui permettront pour la
gendarmerie d’augmenter le budget et le taux d’activité (20 jours et 27 pour
les armées). On doit arriver à 36 jours 1/2. De même, les équipements seront
améliorés pour mettre les réservistes au niveau de l’active.
Dans le cadre de l’attractivité, il est prévu de
proposer :
_le permis de conduire
_100 euros de prime mensuelle si 37 jours d’activité annuels
_Une prime de fidélité de 250 euros par an pour inciter à
renouveler les contrats
_Une valorisation des compétences acquises, spécialement
dans les métiers de la sécurité
_Un encouragement fiscal aux entreprises qui
« libèrent’ les énergies de leurs réservistes.
Il va falloir aller chercher d’autres mesures pour
valoriser, promouvoir la Garde nationale. La gouvernance est assurée par les
deux ministères, il est prévu une réunion du comité de direction par an pour
prendre des décisions : attractivité, employeurs, fonction publique… le
travail entre les deux ministères est constant et efficace.
Fin 2018, les deux « piliers » devraient atteindre
35% d’effectifs en plus, avec un taux d’emploi de 68% en plus. La Garde
nationale, ce sera 85000 personnels et 9250 sur le terrain chaque jour.
Le général LIZUREY, directeur général de la gendarmerie
nationale, reçoit maintenant le trophée « équipes » de la marche de
Nimègue des mains du major (ro) BRASSEUR. Il le remercie en rappelant que ce trophée symbolise la vie en
gendarmerie : travail en équipe,
difficultés à affronter, etc…
Il aborde maintenant le cœur de son propos :
En 2016, la gendarmerie est en marche, engagée, dans une
situation sécuritaire (attentats…), dans un combat collectif. La nouveauté est
que la situation perdurera, il faut s’y attendre.
Former un réserviste en quatre semaines ? oui et non.
On ne peut en attendre une expérience professionnelle, mais c’est valable pour
tous ceux qui sortent de formation. La différence est la motivation. Celui qui
s’engage dans la réserve a une motivation exceptionnelle. Cette vocation, on
l’a ou non. A nous de leur apporter un « socle » technique qui se
développera et s’améliorera avec l’expérience. Au début de la carrière d’un
réserviste, il sort « accompagné ».
Il est prévu de créer des centres nationaux de formation,
activés toute l’année. Aucun problème d’hébergement pour eux, on héberge bien
des gendarmes mobiles. Actuellement, ceux-ci sont en mission 230 jours par an,
ce qui est très important.
Il faut savoir que sans les réservistes, aujourd’hui la
gendarmerie ne pourrait plus fonctionner. Nous avons à faire face au terrorisme,
au contrôle des flux, au renseignement…des actions préventives et
« curatives ». Nous avons mis en place des PSIG (pelotons de
surveillance et d’intervention de la gendarmerie) « sabre » (le tiers
transformés en cinq ans). On a créé un 5e peloton dans certains
escadrons, qui reste à résidence pour renforcer le groupement local. On a
également recréé un escadron.
Cependant, les autres missions n’ont pas disparu. Le
contrôle des flux est primordial.
Le nombre des agressions contre des militaires de la
gendarmerie augmente, surtout en outre-mer. Ceci est une véritable inquiétude.
La gendarmerie est en mouvement, et ceci nécessite des
moyens. 2400 sous-officiers supplémentaires ont été recrutés en 2016, on a
lancé le renouvellement des véhicules (3000). On a obtenu des moyens en
armement, en matériel de protection… n’importe quelle patrouille peut être
confrontée à une menace majeure.
Evolutions :
Les nouvelles techniques : la mise en place de Neogend
sera généralisée en 2017, chaque personnel sera doté d’une tablette
individuelle. Ceci est le résultat
d’investissements depuis des années.
Le maillage territorial : on a supprimé des brigades.
Depuis 10 ans, 500 ont disparu. Si on continue, on créera des « déserts de
sécurité ». On va modifier cela, diminuer les missions des petites
brigades, les limiter au contact et au renseignement. Il faut retrouver l’ADN
du gendarme, qui est la proximité. On réfléchit par ailleurs sur l’idée de
créer des « brigades numériques », ouvertes 24h/24. Le gendarme de
brigade reviendra sur le « fondamental » de son métier. Il faut
remettre le gendarme dans la population.
On pense également à créer un centre de formation à la
sécurité publique, pour une « remise à niveau » d’une semaine tous
les 5/6 ans.
On va continuer à travailler avec les camarades de la police
nationale, cependant on est arrivé « au bout » de la mutualisation.
Il faut conserver nos individualités. Nous travaillons également avec la
direction de la sécurité civile pour trouver des complémentarités utiles à la
population.
La directive européenne du temps de travail (11h de repos
par 24h, 48h maxi par semaine) conduit à une dégradation du temps de travail.
C’est antinomique avec une mobilisation pour lutter contre le terrorisme.
L’objectif du gendarme est de s’engager dans sa mission.
Le directeur général conclut son exposé en remerciant
RESGEND pour son engagement qui va « au-delà de la réserve ».
L’assemblée générale se termine sur cet exposé du directeur
général.
Le président de RESGEND remercie les autorités présentes ainsi que les adhérents dont
certains sont venus de fort loin. Il espère que l’assistance a retiré un
enrichissement personnel des connaissances dispensées par les intervenants et
convie chacun à échanger de manière informelle le verre à la main lors du
cocktail offert grâce au soutien de l’AGPM (chèque remis par le général
CHOPIN).
Colonel
(h) SOBOL Jean-Pierre.
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