samedi 28 mai 2016
MESSAGE DU DIRECTEUR GENERAL DE LA GENDARMERIE NATIONALE.
« En
24 heures, nous avons subi de lourdes pertes dans nos rangs. Vendredi,
lors d'une mission de préparation
opérationnelle en montagne, quatre de nos camarades - le capitaine
Jean-Christophe Royer, le major Dominique Jamet, l'adjudant-chef
Christophe Cavaillès et l'adjudant-chef Lionel Loussalez-Artets -
périssaient dans la chute de l'EC 145 à bord duquel ils avaient
pris place. Le lendemain, alors qu'il s'engageait sur la commune de
Gassin pour mettre un terme à la folie meurtrière d'un individu,
l'adjudant Alain Nicolas tombait, blessé mortellement par arme à feu.
Ces
cinq hommes étaient tous des professionnels de haut niveau, des
spécialistes reconnus, des gendarmes passionnés par leur métier. Ils
avaient tous en commun un engagement fort au service du Pays. Ils
avaient tous en commun d'être père de famille.
J'ai
tenu à être immédiatement auprès des familles et des unités touchées
par ces disparitions. Pour parler, pour partager, pour échanger
avec ceux qui restent. Pour écouter aussi les silences, l'émotion. Pour
comprendre ce qui ne transparaît qu'imparfaitement derrière un message
ou un appel téléphonique : l'instant où tout a basculé. A chaque fois,
la même tristesse d'avoir perdu un être cher,
un camarade, un ami. A chaque fois aussi, la même dignité pour honorer
la mémoire de ceux qui ont péri dans l'accomplissement de leur mission
et de leur devoir.
Dans
quelques jours, nous observerons tous une minute de silence au moment
où débuteront les cérémonies militaires afin de saluer une dernière
fois nos cinq camarades. Les drapeaux de nos casernes seront une
nouvelle fois en berne. Dans la douleur, notre cohésion et notre
fraternité d'arme sont indispensables. Elles le sont d'abord à l'égard
des familles de nos défunts qui, une fois le deuil entamé,
auront besoin de notre soutien et de notre aide dans la durée. Elles le
sont également pour les unités de nos camarades disparus : ceux qui
restent se reconstruiront et la gendarmerie saura les accompagner dans
cette démarche.
Votre
sécurité est mon attention prioritaire. Malgré la préparation
nécessaire à chaque mission, malgré les équipements de protection et
d'intervention, le risque existe et nous devons le prendre en compte.
Nous devons également maintenir notre vigilance que ce soit en
intervention, en préparation opérationnelle ou plus largement dans
l'ensemble des missions qui nous sont confiées.
Notre
famille vient de perdre cinq de ses fils. Nous allons prendre ce temps
indispensable pour pleurer nos morts. Nous allons également
honorer leur souvenir en suivant la voie qui les guidaient avec tant de
passion : la volonté d'aller de l'avant.
Il faut le faire pour eux. »
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