mercredi 2 novembre 2016

LE DIRECTEUR DE LA GENDARMERIE ANNONCE ET EXPLIQUE...

Alors que s’ouvrait l’examen du projet de loi de finances (PLF) pour 2017 à l’Assemblée nationale, mardi 18 octobre, le général Richard Lizurey était auditionné par la Commission de la défense nationale et des forces armées. Le directeur général de la Gendarmerie a dressé le bilan de l’année 2016 et a évoqué les grandes lignes du budget de l’Institution pour 2017.

Voici les principaux points de son intervention :


  • Budget global : « Le budget 2017 est en hausse de 342 millions d’euros en autorisations d’engagement et de 293 millions en crédits de paiement ». Les crédits du programme Gendarmerie s’élèveront en effet, en 2017, à 8,79 milliards d’euros en autorisations d’engagement (en hausse de 4 %, après une hausse de 4,7 % en 2016), et à 8,59 milliards d’euros en crédits de paiement (en hausse de 3,5 % après une hausse de près de 3% en 2016).

  • Effectifs : « 255 postes supplémentaires vont pouvoir être créés » . Parmi eux, 200 viendront renforcer les unités territoriales, 55 seront affectés aux antennes du renseignement territorial (ART). Par ailleurs, 144 effectifs supplémentaires, financés par EDF, iront renforcer les Pelotons spécialisés de protection de la Gendarmerie (PSPG), affectés à la sécurité des centrales nucléaires. En 2016, « les effectifs de la Gendarmerie ont augmenté de plus de 2.300 postes », a fait observer le général Lizurey, ajoutant que cela a permis de créer un escadron de gendarmerie mobile à Rosny-sous-Bois (EGM 20/1) et un cinquième peloton dans 22 EGM. Trois antennes supplémentaires du GIGN sont venues compléter le dispositif d’intervention, porté à six antennes en métropole et une à Mayotte. 50 Psig Sabre ont été créés en 2016, 50 autres le seront en 2017. 583 personnels sont venus renforcer les brigades territoriales, notamment dans les zones frontalières. Enfin, 7.000 gendarmes adjoints volontaires ont été recrutés.

  • Temps de travail : Menacée par des actions en justice, la Gendarmerie a dû retirer son instruction sur le temps de travail pour respecter la directive européenne 2003/88/CE. Un nouveau texte a été élaboré qui est entré en vigueur au 1er septembre. La mise en place de 11 heures de repos physiologique journalier par tranche de 24 heures est « d’une difficulté sans nom » a affirmé le général qui fait état d’une baisse de la capacité opérationnelle de la gendarmerie qu’il estime entre 3% et 5% de temps de service en moins, soit « 3.000 à 5.000 équivalents temps plein (ETP) ». Le DGGN précise que cette instruction temporaire n’est toujours pas en conformité avec la partie du texte européen qui impose une durée maximale de 48 heures de travail hebdomadaire. En effet, cela implique que « quand on assure une garde à vue de 96 heures on a quinze jours de repos ensuite », a-t-il déploré, estimant la directive européenne « un peu à contre courant au moment où nous devons tous nous mobiliser contre le terrorisme ».
    • Brigades et proximité : En 2017, le Directeur général entend mettre l’accent sur les brigades territoriales, les « briques de base » de la Gendarmerie. Il souhaite leur confier une mission unique : aller à la rencontre de la population et des élus. « Une brigade classique aujourd’hui a la totalité du spectre missionnel : police de la route, police judiciaire, police administrative…, ainsi que toutes les charges administratives liées au fonctionnement d’une brigade. L’idée serait de retirer toutes ces missions, ou une grande partie, à certaines brigades pour leur donner du temps. Tout ce qui consomme du temps à la caserne a vocation soit à ne plus être fait, soit à être fait par quelqu’un d’autre, une unité spécialisée comme une unité de recherche pour la PJ, une unité motorisée pour la sécurité routière,…», a expliqué le général Lizurey.
    • Formation : Le DG a également fait état de l’ouverture d’une nouvelle école à Dijon sur l’emprise de l’ancienne base aérienne 102. La première compagnie d’élèves gendarmes, composée de 124 élèves, a intégré l’école en octobre. La formation en école est réduite à six mois pour les anciens militaires et à huit mois pour les personnes venues du civil.
    • Equipements : « 3.000 véhicules ont pu être commandés en 2016 » a rapporté le général. La tendance est la même pour 2017 avec un budget de 65 millions d’euros. 50.000 tablettes numériques ont été commandées dans le cadre de la mise en place du dispositif NeoGend. Les commandes de tablettes numériques font l’objet d’un programme commun à la Gendarmerie et à la Police. Les Psig Sabre ont été dotés de moyens de protection supplémentaires – casques et boucliers balistiques –, d’un armement – le fusil HK G36, et de véhicules Sharan.
    • Logements :  Le plan d’urgence pour l’immobilier, lancé il y a deux ans, a permis de consacrer 70 millions d’euros de crédits en autorisations d’engagement à des travaux destinés principalement à la mise aux normes des infrastructures immobilières et à la réfection de logements. 5.000 logements ont été refaits en 2016, 4.000 réfections sont prévues en 2017. « C’est un signe, envoyé au plus grand nombre possible d’unités, de l’effort que nous consentons pour les gendarmes et leurs familles », a soutenu le Directeur général.
    • Garde nationale : « L’année 2017 sera marquée par la montée en puissance de la réserve opérationnelle », a souligné le général Lizurey. Dans le cadre de la Garde nationale – regroupant les réserves de la Gendarmerie, de la Police et des armées – les réservistes de la Gendarmerie, aujourd’hui au nombre de 28.500, doivent atteindre les 40.000 d’ici à fin 2018. 4.000 réservistes de la Gendarmerie pourraient ainsi être déployés chaque jour d’ici à fin 2018. Un commandement aux réserves de la Gendarmerie a été créé le 1er novembre. Il remplace la délégation aux réserves.
      • Renseignement : 29 cellules d’observation et de surveillance ont été créées en 2016.  Composées de personnels qui agissent en civil, ces unités sont chargées de contribuer à la recherche du renseignement. Le général a expliqué que l’entrée en vigueur de la loi du 24 juillet 2015 sur le renseignement, a permis de confier à la Gendarmerie des capacités nouvelles : investigations grâces aux Imsi-catchers (valises permettant d’intercepter toutes les communications dans un endroit précis) et moyens d’intrusion électronique.
 
 
 
 
 

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